De retours des serres de botanique [PV Miss Teillisse]

La potion tue-loup était une véritable merveille et il regrettait beaucoup de ne pas en être l’inventeur parce que c’était certes une potion très complexe à réaliser, mais qu’elle était magnifique dans sa composition ingénieuse… Et puis elle était réellement utile également. Souvent, Severus regrettait que cette potion n’ait pas existé dans les années soixante-dix parce que sinon il n’aurait jamais vu Lupin sous cette forme…

Quoi qu’il en soit, Severus caressait secrètement l’espoir de réussir a améliorer la potion, réduire au maximum les effets secondaires et peut-être améliorer les effets voulus et puis pourquoi pas en améliorer le gout sans que ça n’altère la potion en elle-même… Mais il ne se faisait pas trop d’idée, il n’en n’était qu’à la première étape de ses recherches, décortiquer point par point chaque ingrédients, leurs propriétés et tout ce qui pouvait annuler leurs effets. Ensuite il lui faudrait détailler chaque étape de la potion et pour finir, il lui faudrait essayer… Mais pour l’heure, il préparait la potion presque machinalement, bientôt la pleine lune serait là et Lupin devait recevoir sa dose sous peine de faire bobo à sa femme et son futur fils…

Oui bon, il n’avait pas été informé directement de cet état de fait mais il avait l’ouïe fine tout simplement… Soupirant, Severus se demanda s’il aurait un jour le temps de faire ce qu’il prévoyait a propos de cette potion car tout semblait se liguer contre lui pour l’en empêcher. Les cours pour commencer qui lui prenaient une grande partie de ses journées puis l’ordre et les mangemorts… Bien qu’éternel célibataire, Severus ne trouvait pas le temps de s’ennuyer… C’était à la fois une bonne chose et un état de fait incroyablement ennuyeux pour lui. Car bien des fois, il aurait préféré s’ennuyer, cela aurait signifié qu’il n’y avait plus de guerre.

Eteignant le feu sous le chaudron dans lequel il brassait la potion dans sa deuxième étape de fabrication, Severus décida qu’une petite pose était la bienvenue sans aucun doute et il s’éloigna pour commencer a corriger les copies des quatrième année en se demandant à chaque fois comment ils faisaient pour sortir autant de bêtises après trois ans à apprendre l’art rigoureux des potions en sa compagnie… Il faisait partit des gens qui condamnaient l’échec… Alors tout le monde se doutait bien qu’il n’était pas du genre a être sympathique, même avec les Serpentards au niveau de ses notes.

Deux heures plus tard, alors que dix-sept heures sonnaient en ce samedi après midi, Severus se dit qu’il ferait peut-être bien de prendre un peu l’air. Et puis ça lui donnerait une bonne excuse pour quitter son bureau un instant. Aussi, il sortit le temps d’aller faire un tours par les serres de botaniques où il pouvait se servir à souhait pour les besoins de la potion tue-loup. Faire pousser les plantes par le biais du collège permettant au directeur de ne pas trop se ruiner pour la potion tue-loup à préparer. Après une bonne heure supplémentaire, il revenait gaiement - enfin aussi gaiement qu’un terrible professeur des cachots - dans le hall d’entrée quand il fut percuté par une élève de sa maison.

« Miss Teillisse ? Ne pouvez vous pas regarder où vous allez ? »

Ma foulure de ma cheville n’est pas bien grave. La douleur a bien diminué depuis ce matin. Je marche pratiquement normalement. Je boite légèrement mais j’essaye de ne pas le montrer. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je n’ai pas quitté mes chaussures à talons qui sont à l’origine de ma foulure. D’une parce que je n’ai que ça comme chaussure et de deux, n’étant pas de grande taille, cela me permet d’avoir quelque centimètre. Je ne fais pas de complexe sur ma taille mais bon j’ai quand même dix-sept ans et je mesure moins d’un mètre soixante. Et je veux pas me retrouver à la même hauteur que les cinquièmes ou quatrième année. J’ai quand même une certaine fierté malgré le fait que je sois discrète.

Je pose le livre que j’étais en train de lire. Rien d’intéressant dans ce bouquin. Je ne sais pas pourquoi je suis allée l’emprunter à la bibliothèque. Vivement demain que les cours recommencent. Je commence sérieuse à m’ennuyer. Si je sais ce je voudrais faire mais il faut que j’attende leur du repas à moins que j’aille faire un petit tour dans les cuisines. Après tout, c’est peut-être interdit mais tous élèves au moins une fois dans leur scolarité. Alors je ne vois pas pourquoi je n’irai pas faire un tour. Je m’assois sur le rebord de mon lit et ressert mon atèle de fortune. J’attrape le livre, mon sac et je sors du dortoir et de ma salle commune. Il n’y a pas grand monde, la plupart des élèves profite des derniers rayons de soleil de la journée.

Je monte plusieurs étages puis j’arrive enfin à la bibliothèque. Mme Pince me regarde entrer avec un mauvais œil. Il est vrai que je m’attire souvent les foudres de la bibliothécaire car certain aime bien me provoquer entre deux rayons. Je passe devant elle sans la regarder ni même la saluer et me dirige vers le rayon où j’avais emprunté le livre plus tôt dans la journée. Je le sors de mon sac et le repose à sa place. Je regarde autour de moi. J’ai envie de vomir quand je vois tous ses élèves en train de bosser. Franchement à quoi ça sert de s’acharner autant ? Il n’y a pas besoin de travailler cinq heures par jour pour avoir des notes correctes. C’est une chose que je n’ai jamais compris. Les Serdaigles restent une énigme pour moi. D’accord il faut qu’il garde leur statue de bonne tête de classe mais franchement, est-ce qu’il y a besoin d’en faire autant ? Je ne pense pas.

Je préfère sortir le plus rapidement de cet endroit qui me donne mal à la tête. Mme Pince semble soulagé de me voir partir sans qu’un incident ait eu lieu. Je me dirige alors vers les cuisines. Je fais bien attention à ce que personne me suive. En particulier les préfets. Surtout ce de Gryffondor mais ils ne s’aventurent que rarement dans les sous-sols du château. J’arrive devant le grand tableau représentant une corbeille de fruit. Je chatouille la poire et le tableau s’ouvre. Les elfes se retournent pour voir qui est l’intruse. Je sors ma baguette pour leur faire comprendre que je ne suis pas d’humeur à rigoler malgré mon air fragile.
« Accio couteau de cuisine. »

L’objet demandé arrive dans ma main. Sans demander mon reste je sors sans jeter un regard sur les elfes qui me regarde de façon éberlué. Maintenant direction le parc dans un coin tranquille que je puisse faire quelque chose. Mes poignets sont légèrement engourdis. Je regarde l’arme tandis que j’attaque le chemin du parc. Celle-ci semble bien aiguiser et le poids bien répartit sur le manche. Idéal pour le manier avec aisance et rapidité. Perdu dans mes pensées, je percute une personne beaucoup plus imposante que moi. Ma cheville se réveille légèrement et je grimace. Quel idiot ai-je encore heurté. Mais quand j’entends la voix de mon directeur de maison, je ravale le juron qui me pendait aux lèvres et m’empresse de faire disparaître le couteau de mon sac en priant qu’il ne l’ait pas vu. Il ne manquerait plus que ça. Je suis également surprise qu’un professeur se souvienne de mon nom étant donné mon taux de participation en classe. Bon d’accord c’est mon directeur de maison, il connait forcément ses élèves.

« Excusez-moi professeur Rogue. J’étais perdue dans mes pensées. »

Bah oui, elle passait peut-être inaperçue pour tout le monde mais Severus mettait une pointe d’honneur à connaitre l’identité de tous les élèves de sa maison. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’il préférait savoir immédiatement de qui on lui parlait lorsqu’on venait s’en plaindre. Severus, méfiant, était de ceux qui aiment pouvoir rapidement mettre un visage sur un nom, il faut dire que c’est bien plus pratique pour ne pas faire de bêtise et dire des choses à une personne avec qui il aurait plutôt été préférable de ne rien dire. De plus, pour ses élèves, Severus trouvait ça amusant de leur faire croire que puisqu’il connaissait leurs noms si vite, c’était parce qu’il les surveillait de près alors que ça n’était pas forcément le cas…

Mais qui irait le leur dire ? Certainement pas lui parce qu’il trouvait ça trop divertissant et certainement pas quelqu’un d’autre puisqu’il ne l’avait raconté à personne. La solitude était souvent bien pesante mais elle avait au moins un avantage. En ne se confiant à personne, personne ne risquait de le trahir… Mais revenons à nos sombrals… Miss Teillisse semblait plutôt en colère d’avoir percuté quelqu’un et vu la façon étrange avec laquelle elle avait reculé, Severus aurait parié pour une douleur à la cheville… En même temps, quelle idée de mettre ces véritables instruments de torture pour chaussure, même s’il devait avouer que cela donnait de jolies jambes aux jeunes femmes, pas qu’il regarde les jambes des élèves hein, ne vous trompez pas. Mais la Serpentard sembla se rendre compte assez rapidement de l’identité de la personne qu’elle avait percuté et Severus pensa avoir échappé de peu à un juron bien sentit.

« Excusez-moi professeur Rogue. J’étais perdue dans mes pensées. »

Dans ses pensées… Hum… Alors que faire maintenant ? Faire comme si de rien n’était et partir dans son bureau ranger tous les ingrédients qu’il venait d’aller cueillir dans les serres de botanique pour continuer sa potion ? Ou bien lui parler de ce qu’il avait aperçu avant qu’elle n’essaie de le cacher ?

« Ces pensées concernaient-elles le couteau que vous venez de cacher ? »

Ah mais c’est ça les emmerdeurs, ils voient toujours ce qu’il ne faudrait pas qu’ils voient et Severus, après sept ans de pratique à espionner les maraudeurs pour essayer de les faire virer du collège, était plutôt doué pour avoir l’œil vif et attiré par ce qu’il ne fallait pas. Et puis n’oublions pas que c’était un Serpentard et que par conséquent, trouver ce qu’il ne fallait pas était comme une seconde nature chez lui, bah oui, imaginez un peu que ça lui serve a faire chanter les autres ??? Pas qu’il n’ait envie de faire chanter une élève de Serpentard mais il se trouvait plutôt curieux pour le coup…

« Puis-je savoir ce que vous fabriquez avec un couteau dans le grand Hall et à une heure pareille ? »

Si elle répondait, ça serait pas plus mal, ça lui éviterait d’avoir à la menacer d’une retenue ou encore à lui enlever tout bonnement l’objet de cuisine juste pour l’ennuyer… Peut-être qu’elle n’avait pas prévu de faire quelque chose de dangereux mais entre nous, quand on voulait cacher un couteau de cuisine à quelqu’un, c’est qu’on ne lui réservait pas une mission très catholique…

[HJ : j'suis désolé c'est pas très long ><]

Je savais très bien que Rogue n’était pas aveugle et qu’il avait vu que j’avais caché quelque chose dans mon sac. Après c’était à lui de voir s’il voulait m’en parler ou pas. Personnellement je ne préférais pas. Je voyais mal m’expliquer à mon directeur de maison du pourquoi je me trimbalais avec un couteau de cuisine sur moi. En je ne savais pas quoi lui dire. Certes la vérité car ça ne sert à rien de mentir mais il ne comprendra surement pas. En même temps, se serait la première fois, que je me ferais prendre. Le nombre de fois, où j’avais piqué un couteau dans la grande salle. Je ne mettais jamais fait prendre et en plus, je rejetais toujours la faute sur les autres. Qui pourrait soupçonner une jeune fille discrète, soit disant calme et ayant un physique fragile d’être une vraie bête de combat rapproché. Pas grand monde. Et ça, je l’avais bien comprit et je jouais avec. Mais là, je pense que ça ne passera pas. La première fois en sept ans. Du moins avec un prof. Plusieurs élèves savaient qui j’étais réellement. Mais à chaque fois, j’arrivais à les faire taire. Surement parce qu’ils ont peur. Sur ce point je n’en savais rien.

« Ces pensées concernaient-elles le couteau que vous venez de cacher ? »

Et merde. Il m’avait grillé. Il aurait été un autre élève, il aurait déjà le couteau sous la gorge. Mais je n’attaque pas les adultes. Du moins dans l’enceinte de l’établissement. Plusieurs fois, mon père s’est retrouvé le couteau sous la gorge lors de nos entrainement. Mais ce n’était pas dans le même contexte. Et je devais avouer qu’il venait de me clouer le bec. J’ouvris la bouche mais je la refermais car je n’avais rien à dire pour ma défense. Certain se serait excusé mais je n’avais pas à m’excuser ou la supplier de ne pas me punir. Et de toute façon, il me semblait qu’il n’écoutait jamais les excuses des élèves. Autant ne pas gaspiller de salive inutilement.

« Puis-je savoir ce que vous fabriquez avec un couteau dans le grand Hall et à une heure pareille ? »

Moi qui pensais qu’il allait s’arrêter là, je me suis trompée. Là, il commençait sérieusement à m’emmerder. J’étais coincée. Mais quoi lui répondre ? Et sur quel ton ? Celui que j’utilise dans mon rôle de jeune fille fragile et sans défense. Ou celui de celle qui en ras-le-cul. Franchement j’hésitais énormément. Mais la raison prend le dessus, et je choisis de garder mon rôle habituel.

« Euh…J’allais dans le parc…pour…faire des exercices… »

Cela faisait très crédible ! Je me serais donné des baffes intérieurement. Bon d’un côté c’était la vérité. Je ne l’avais pas dit de façon crédible. En plus, je ne l’avais pas regardé dans les yeux ce qui accentuait encore plus le taux crédibilité de ma phrase. Je levais donc mon visage vers mon directeur de maison. Je n’ai même pas besoin de prendre un air innocent car j’ai l’air innocente au naturel

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